Roxanne du Lac ( Laetitia Marie)

mercredi 1 octobre 2014

L'ivresse


Quelques vers de comptoir 
ou
 un reste de Somme lié à l'ivresse du maître de chai. 


La carafe décantée, le petit homme peut raconter...
Voici l'histoire d'un amateur de vin qui aimait visiter les beaux domaines.
Ce jour-là, complètement bourré, il s'était perdu au Château de La Sauvageonne.
Soudain, il n'en crut pas ses yeux devant un tel canon qui s'offrait à lui. Au nom de Bacchus, il avait pourtant pris son Médoc. Malgré ses culs de bouteille sur le nez, il remarqua aussitôt les yeux divins, pétillants de la propriétaire. Quel Beau Regard ! Véritable bulle de plaisir, sensation de picotement, il sentait la mousse monter.
-Homme de tradition, permettez-moi ma chère de vous partager mon sentiment. Je n'ai pas le raffinement d'un Rothschild cependant un seul regard sur vous et mon corps célèbre votre venue. Quel privilège ! Quelle finesse ! J'en ai les papilles qui me chatouillent.
Le teint de la dame devint rosé.
-Oh ! N'auriez-vous pas remarqué la couleur de ma robe ? Je suis veuve. Il y a bien longtemps que je ne me suis pas ouverte à un homme.
-Ne vous souciez pas, j'ai toujours mon tire-bouchon avec moi ! Belle veuve, Ô Clicquot brut ! Laissez-moi pour cette occasion, vous présenter la délicatesse de mon Magnum !
-Je vous en prie, évitez le Gros plan. Si cela S'en tenait qu'à moi...
-Alors Chinons un verre à cette bouteille et je vous promets un destin somptueux aux notes délicates, révélant les arômes d'un millésime.
L'amateur qui avait de la bouteille, sut rapidement convaincre la belle châtelaine. Jurant son honnêteté, elle Jura fidélité. Comme une déesse, la Veuve Ambal à en perdre haleine, découvrit la matière délicate d'un fruit gourmand et juteux sur un lit de paille moelleux.
-Mira belle ! J'ai le goulot Perlé !
-Monsieur S'en Sert peu souvent ?
-Ne dites plus un mot ! VoiLà Ma Drague réussie, dégustez à présent !
En silence, la sauvageonne se mit à l'oeuvre, une belle longueur en bouche.
-Vous êtes sur le point de découvrir ma « réserve particulière »
Dotée de vivacité, l'expression aromatique ne sut tarder et délivra la lie dans une bouche devenue riche en liqueur.
-Alors ce petit blanc ?
-Un vin d'exception !
-Vous avez ma chère, une langue d'oc qui assèche, j'ai les raisins secs ! -Trinquons et buvons encore...
Ils s'abreuvaient en discutant, en se caressant...Le vin commençait à faire tourner les têtes...
-Votre Sein Est Mignon! Il ne sera Pas Long de retrouver l'énergie !
-Si vous le dites !
-Allez ! Assez de Giscours, découvrons votre cave...
-Oh, vous jouez les Gaillac mon cher !
-Grimpez sur Latour ! Mais, dites-moi ? Votre sol est encore fertile ?
-Il me semble oui !
-Dans ce cas, restons sur La Garde ! Présentez-moi votre fût !
-Soyez poli ! Regardez-vous avec votre barrique !
-Cessez de parler ou j'ajoute deux chaînes au fût !
-Ah ligotez-moi ! J'aime l'idée !
-Quel Cul ! Véritable presse tige !
Pinot noir, pine au chaud, vin chaud et petites joues rouges en prévision...
LM ( octobre 2014)

2 commentaires:

  1. Magnifique cet échange fruité ! Déjà gourmet de vos belles lettres, me voici amateur de votre Pine' Art Littéraire. Votre texte est bien dit et dit vin. Des trouvailles linguistiques et lexicales de premier cru, chère poète-ès œnologie ! Bravo au brave vin, et à vous, brave écrivin !

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  2. Je vous remercie cher ami pour ce flots de compliments aux notes suaves. LM

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